Prêt in fine et déduction IFI
L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) a introduit des règles spécifiques pour encadrer la déduction des dettes, notamment pour les prêts in fine, afin d’éviter les abus. En traitant ces prêts de manière dégressive, l’IFI cherche à établir un équilibre entre la nécessité de financer l’immobilier par emprunt et l’objectif d’une imposition juste et proportionnée de la fortune immobilière. Explication du fonctionnement de ces prêts, leur traitement dans le cadre de l’IFI, et les implications pour les contribuables.
Qu’est-ce qu’un prêt in fine ?
Le prêt in fine se distingue par le remboursement du capital uniquement à l’échéance du contrat, les intérêts étant payés périodiquement pendant la durée du prêt. Cette spécificité le différencie du prêt amortissable où le remboursement s’effectue par des échéances comprenant une part du capital et des intérêts, réduisant progressivement le montant dû.
Le prêt in fine dans le cadre de l'IFI
La législation de l’IFI vise à limiter les réductions potentiellement injustifiées de l’assiette nette imposable en imposant des règles spécifiques pour les prêts in fine et les prêts sans terme défini. Ainsi, pour les prêts in fine, la déduction de la dette est calculée de manière dégressive sur la durée du contrat. Chaque année, vous pouvez déduire une partie du montant emprunté, mais cette part diminue avec le temps. Cela reflète une volonté de traiter ces prêts comme s’ils étaient amortissables, afin d’éviter une déduction totale de la base taxable à l’IFI jusqu’à la dernière échéance.
Calcul de la déduction pour un prêt in fine
La déduction annuelle d’un prêt in fine pour l’IFI est calculée en soustrayant du montant total emprunté une fraction correspondant au ratio du nombre d’années écoulées sur la durée totale du prêt. Cette méthode assure que la valeur déductible du prêt diminue chaque année, impactant directement le montant de l’IFI dû par le contribuable.
Prenons l’exemple d’un bien immobilier acquis pour 5 millions d’euros, financé intégralement par un prêt in fine du même montant. Avec les règles de l’IFI, la valeur nette taxable de ce bien augmente progressivement chaque année, rendant le contribuable redevable de l’IFI dès la troisième année, avec une charge fiscale croissante jusqu’à l’échéance du prêt.
Sans ces mesures, un bien financé par un prêt in fine aurait pu être totalement exonéré d’IFI jusqu’au remboursement final, ce qui aurait créé une distorsion dans l’application de l’impôt. Les règles actuelles visent donc à assurer une imposition plus équitable et à refléter plus fidèlement la capacité financière des contribuables possédant des biens immobiliers de valeur.
Considérations importantes pour les prêts in fine sans échéance fixe
Pour les prêts in fine dont la date de remboursement n’est pas définie, le traitement fiscal est spécifique. La règle générale est la déduction d’un vingtième (5 %) du montant emprunté par année écoulée. Cette règle traite ces prêts comme des engagements de 20 ans, appliquant une déduction dégressive similaire à celle des prêts in fine avec une échéance fixe. Cette méthode simplifiée permet aux emprunteurs de bénéficier d’une déduction malgré l’absence d’une échéance fixe, mais limite également la possibilité de réduire de manière excessive l’assiette imposable à l’IFI.
Par exemple, un don de 4 000€ ne vous coûte que 1 000 € après réduction de votre IFI.
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